Restauration du ruisseau de Randanne
Vue générale de l’amont du bassin versant du ruisseau Randanne@LucieGalland
Un ruisseau isolé au cours modifié de longue date
Le ruisseau de Randanne prend sa source en limite des communes de Saulzet-le-Froid et d’Aurières. Il termine sa course dans la « plaine de Randanne », entre les puys de Montchal et de Vichatel, à Aydat.
Il s’écoule dans un secteur de prairies pâturées.
Au 19è siècle, le comte de Montlosier fit détourner le ruisseau pour créer l’étang du même nom, dans lequel le ruisseau se jette ainsi. Ceci à des fins d’irrigation de son domaine et d’assèchement de la « plaine de Randanne ».
Puis le remembrement agricole, dans les années 1960, est venu « contrarier » le cours du ruisseau, en le rectifiant en amont du hameau de Randanne.
Le Randanne a donc subi de profonds désordres morphologiques.
Long d’environ 4.5 km, ce ruisseau n’a aucun affluent. Il est donc isolé du réseau hydrographique. La faune piscicole en est d’autant plus fragile et vulnérable aux pollutions. Il faut donc être particulièrement vigilant à la qualité de l’eau et des habitats aquatiques.
Vue aérienne en 2022 du Randanne et de son bassin versant
Pourquoi des travaux de restauration ?
Le Randanne présente un cours souvent rectiligne, et, sur certaines portions, des berges dépourvues de végétation riveraine©SMVVA
Le diagnostic du ruisseau et de ses berges montrait en amont du hameau de Randanne :
- Un cours rectiligne. Le lit présente peu de diversité d’écoulements. Son fond est souvent colmaté par des sédiments fins. La fréquence et la diversité des habitats favorables à la vie aquatiques sont donc limitées.
- Les berges sont peu diversifiées et soumises à des problèmes d’érosion provoquée par le piétinement du bétail (accès directs au ruisseau). De nombreux points d’abreuvement directement dans le cours d’eau sont en effet constatés : une trentaine sur un peu plus de 3 km de linéaire. Outre le colmatage du lit par les particules fines dû à l’érosion, la qualité de l’eau bactériologique peut être dégradée par les déjections animales.
- Une végétation riveraine inexistante sur certaines portions.
- Lorsque qu’elle est présente, cette végétation riveraine est généralement vieillissante et peu ou pas entretenue. Ce qui ne permet pas la régénération naturelle, entraîne l’appauvrissement du peuplement et impacte ses fonctions écologiques. On note aussi la présence de chablis qui peut occasionner des embâcles (accumulation de bois morts dans la rivière).
- La présence d’embâcles dans le lit du ruisseau, du fait du non entretien de la végétation, peut constituer un frein à l’écoulement des eaux.
Le lit du Randanne colmaté par des sédiments fins©SMVVA
Zone d’abreuvement directe dans le ruisseau - Piétinement ©SMVVA
L’absence d’entretien de la végétation entraîne la formation de chablis et d’embâcles ©SMVVA
Végétation riveraine vieillissante et non entretenue©SMVVA
Les travaux en cours
Les travaux consistent principalement à mettre en défens le ruisseau vis-à-vis du bétail. Il s’agit de poser des clôtures en retrait des berges (pour que la végétation puisse se développer). Pour concilier protection du ruisseau et activité d’élevage, des systèmes d’abreuvement sont créés. Ce sont soit des abreuvoirs type « descente empierrée » qui permettent au bétail de s’abreuver directement dans le ruisseau sans le piétiner ; soit des bacs gravitaires.
Exemple de mise en défens d’un ruisseau - clôtures©SMVVA
Exemple d’abreuvoir de type descente empierrée©SMVVA
Exemple de bacs gravitaires©SMVVA
avant
après
Pour redonner de la dynamique au ruisseau, des banquettes minérales sont réalisées sur plusieurs secteurs. Cela consiste notamment en la pose de graves dans le lit. Le but est de diminuer la largeur du lit et ainsi augmenter la hauteur d’eau en période d’étiage, et diversifier les écoulements. Elles seront végétalisées.
Exemple de banquette végétalisée sur le ruisseau de La Narse : situation avant et après travaux
La végétation vieillissante est entretenue via des coupes sélectives, un élagage et un débroussaillage sélectifs. Concernant le bois mort, seuls les embâcles les plus gênants sont enlevés.
Les berges dépourvues de végétation seront végétalisées grâce à des boutures de Saules.
Les travaux sont assurés par une entreprise spécialisée : la société des travaux de l’environnement (STE).
Un partenariat pour le Randanne
La communauté de communes Dômes Sancy Artense détient la compétence « Gestion des Milieux aquatiques » sur les communes de Saulzet-le-Froid et d’Aurières. Le SMVVA lui pilote le Contrat territorial des 5 Rivières Assats, Auzon, Charlet, Pignols et Veyre auquel est rattaché le Randanne. Dômes Sancy Artense et SMVVA ont signé une convention de partenariat qui permet au SMVVA d’être maître d’ouvrage des travaux pour le compte de la communauté de communes.
Ces travaux sont financés par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et le Département du Puy de Dôme, via le Contrat territorial des 5 Rivières, et la communauté de communes Dôme Sancy Artense.
A noter : sur le secteur en aval du hameau de Radanne, là où le ruisseau a été dévié au 19è siècle, un projet de restauration du cours d’eau et des zones humides de la plaine de Randanne devrait être étudié.
Ces travaux sont inscrits au Contrat territorial des 5 rivières
Ce programme multithématique est piloté par le SMVVA pour reconquérir la qualité de l’eau et des milieux aquatiques
sur le territoire des bassins versants de l’Auzon, des Assats, du Charlet, du Pignols et de la Veyre.
Pour tout renseignement, contactez :
Aurélien MATHEVON – Technicien rivières chargé de la maîtrise d’œuvre des travaux : aurelien.mathevon@smvva.fr – 06 83 41 11 58